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Le Coefficient de Nakamoto : mesurer la décentralisation des blockchains

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Dans l’univers des cryptomonnaies et des blockchains, la décentralisation est souvent considérée (à juste titre) comme un pilier fondamental. Mais comment peut-on mesurer objectivement le degré de décentralisation d’un réseau blockchain ? C’est là qu’intervient le Coefficient de Nakamoto, un outil précieux pour les investisseurs et les analystes du secteur.

Qu’est-ce que le Coefficient de Nakamoto ?

Le Coefficient de Nakamoto, nommé en hommage au créateur pseudonyme du Bitcoin, Satoshi Nakamoto, est une mesure quantitative de la décentralisation d’un réseau blockchain. Introduit par Balaji Srinivasan et Leland Lee en 2017, ce coefficient vise à déterminer le nombre minimal d’entités nécessaires pour compromettre un réseau blockchain.

Dino et Satoshi Nakamoto
Zilla et son pote Satoshi

Comment fonctionne le Coefficient de Nakamoto ?

Le principe est simple : plus le nombre d’entités nécessaires pour compromettre le réseau est élevé, plus le réseau est considéré comme décentralisé. Concrètement, le Coefficient de Nakamoto représente le plus petit nombre d’entités qui, ensemble, contrôlent plus de 51% du réseau.

Pour calculer ce coefficient, on examine différents aspects du réseau, tels que :

1. La distribution des nœuds
2. La répartition de la puissance de minage ou de staking
3. La distribution des développeurs actifs
4. La répartition des échanges et de la liquidité

Le coefficient final est le plus petit nombre parmi ces différentes catégories.

Importance pour les investisseurs

Le Coefficient de Nakamoto offre aux investisseurs un outil objectif pour évaluer la robustesse et la résistance à la censure d’un réseau blockchain. Un coefficient élevé indique généralement un réseau plus sûr et plus résistant aux attaques ou aux manipulations.

Exemples concrets

Prenons quelques exemples pour illustrer le concept :

1. Bitcoin : selon certaines estimations, le Coefficient de Nakamoto de Bitcoin serait d’environ 5-7, ce qui signifie qu’il faudrait que 5 à 7 des plus grands pools de minage s’allient pour potentiellement compromettre le réseau.

2. Ethereum : après sa transition vers le Proof-of-Stake, le Coefficient de Nakamoto d’Ethereum a évolué. Il est estimé entre 15 et 20, reflétant une distribution plus large des validateurs.

3. Certaines blockchains plus centralisées peuvent avoir un coefficient aussi bas que 2 ou 3, indiquant un niveau de centralisation préoccupant.

Selon les moments le nombre peut donc changer (ouverture de nouvelles fermes de minage, plus grand nombre de validateurs, etc.), mais pour donner un ordre d’idée voici les résultats de certaines blockchains : Solana (33), Avalanche (30), Thorchain (32), Polkadot (120+), Mina (430+), Near Protocol (11), Sui/Osmosis/Celestia et MultiverX (8), Binance/Cosmos et Hedera (7), Polygon (4) …

coefficient de nakamoto

Limites et critiques

Bien que le Coefficient de Nakamoto soit un outil utile, il a ses limites :

1. Il ne prend pas en compte tous les aspects de la décentralisation, comme la distribution géographique des nœuds.
2. Il peut être difficile à calculer avec précision pour certains réseaux en raison du manque de transparence.
3. Il ne reflète pas la dynamique changeante des réseaux blockchain, qui peuvent évoluer rapidement.

Conclusion

Le Coefficient de Nakamoto est un outil précieux pour évaluer la décentralisation des blockchains, offrant aux investisseurs et aux analystes un moyen quantitatif de comparer différents réseaux. Cependant, il ne doit pas être utilisé seul, mais plutôt en conjonction avec d’autres métriques et analyses qualitatives pour obtenir une vision complète de la santé et de la robustesse d’un réseau blockchain.

À mesure que l’industrie des cryptomonnaies mûrit, des outils comme le Coefficient de Nakamoto deviendront de plus en plus importants pour naviguer dans le paysage complexe des investissements blockchain et pour promouvoir le développement de réseaux véritablement décentralisés.

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