Le récit commence dans les bureaux d’un ancien desk de trading ultra-basse-latence, là où les microsecondes décident des millions. Keone Hon, James Hunsaker et Eunice Giarta y ont côtoyé les ordres éclairs avant d’imaginer une blockchain capable d’absorber la même cadence sans sacrifier la confiance décentralisée. Leur constat est simple : l’EVM est un bijou, mais il tourne au ralenti. Il fallait donc conserver l’ensemble des règles, des opcodes, des signatures ECDSA, tout en démultipliant le tempo. Ainsi naît Monad, un L1 qui se veut la réponse native plutôt qu’un patch circonstanciel.
Dans la pratique, chaque bloc se présente toutes les 500 millisecondes et atteint la finalité en une seule seconde. Soit 24 fois plus rapide qu’une époque Ethereum. Pour y parvenir, les ingénieurs ont redessiné 5 zones clés.

- Le consensus baptisé MonadBFT descend d’HotStuff mais dégaine des certificats pipelinés, évitant les rebonds et garantissant que même un tiers de validateurs mal intentionnés ne peut entraver la chaîne.
- La diffusion RaptorCast compresse les blocs comme un torrent optimisé, réduisant la latence réseau entre continents.
- L’exécution asynchrone découple l’ordonnancement de l’exécution, autorisant la machine à consacrer l’intégralité du créneau horaire au calcul plutôt qu’à l’attente.
- Le moteur d’exécution parallèle explore simultanément les chemins de chaque transaction avant de les valider dans l’ordre originel, garantissant ainsi la déterministe compatibilité Ethereum.
- Enfin, la base de données maison, MonadDb, épouse la forme d’un arbre de Patricia Merkle tout en exploitant les SSD modernes via des lectures et écritures asynchrones, conservant ainsi la vitesse sans gonfler la facture hardware.
Monad : un cœur qui bat plus vite sans coûter plus cher
Observer les métriques sur le testnet public lancé en février 2025 donne le vertige : plus d’un milliard et demi de transactions ont déjà été digérées, signées par cinquante-sept validateurs actifs et explorées par plus d’un million cinq cent mille portefeuilles. Chaque interaction coûte en moyenne moins d’un centième de dollar, suffisamment bas pour nourrir des applications grand public sans craindre la facture. Le réseau tolère un processeur 16 cœurs, 32 gigaoctets de RAM et 2 disques SSD NVMe, un profil plus accessible que certains concurrents exigeant des machines digne d’un data-center.

Les briquettes de l’écosystème s’assemblent déjà
Sur ces fondations, les développeurs ont déployé plus d’une centaine de projets sans toucher une virgule de Solidity. Uniswap, PancakeSwap et Balancer ont simplement changé d’URL et retrouvé leur interface familière. Les protocoles de liquid staking comme Kintsu ou Puffer ont déjà attiré plus d’un milliard quatre cents millions de dollars en actifs. Tandis que les ponts Wormhole et Chainlink CCIP préparent les passerelles vers 30 autres chaînes. Les jeux NFT, DRKVRS ou DiscoCats, exploitent la latence quasi instantanée pour des combats en temps réel où chaque coup est immortalisé sur la chaîne. Les wallets Backpack, FoxWallet ou Phantom se connectent via un simple changement de RPC, sans installer d’extension supplémentaire.
Le token MON, carburant et droit de vote
Lorsque le mainnet ouvrira ses portes, le token MON deviendra l’oxygène de chaque interaction : gaz, staking, délégation et gouvernance. Les utilisateurs pourront déléguer leur stake à un validateur sans quitter l’interface, les frais seront brûlés en partie pour créer un mécanisme deflationniste, et les récompenses seront versées en MON aux fournisseurs de liquidité. Sur le testnet, les faucets distribuent des MON fictifs qui permettent déjà de tester les liquid staking pools de Kintsu ou les swaps ultra-rapides de Clober, donnant un avant-goût de l’expérience finale.

Tutoriel express : ajouter Monad à MetaMask en moins de trois minutes
- Ouvrez MetaMask, cliquez sur le menu réseaux, puis « Ajouter un réseau ».
- Copiez l’URL RPC :
https://testnet.monad.xyz
, entrez le chain ID41454
, le symboleMON
, le nom « Monad Testnet » et sauvegardez. - Cliquez sur « Faucet », collez votre adresse, récupérez quelques MON gratuits et lancez votre premier swap sur Uniswap testnet. Vous êtes prêt à tester la vitesse sans risque.
Une chaîne qui n’attend plus que l’utilisateur
Monad ne propose pas une nouvelle machine virtuelle, mais plutôt une version affutée de l’EVM, capable de digérer des centaines de fois plus de transactions tout en restant fidèle aux règles originales. Le testnet bat déjà le rythme d’un réseau mature, les développeurs migreront leurs dApps en un clic et les utilisateurs ne verront que des confirmations plus rapides et des frais quasi nuls. Quand le mainnet s’ouvrira, l’écosystème sera prêt, les validateurs déjà répartis et les wallets déjà configurés. Le plus dur reste simplement d’être à l’heure pour en profiter