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Mythe brisé : plus de la moitié des traders de memecoins disent être… en profit

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Pendant des années, la petite phrase “99% des gens perdent sur les memecoins” a servi de mantra moralisateur dans la crypto, récité comme une vérité gravée dans la blockchain. L’étude publiée par ChainPlay vient pourtant casser ce récit : 56% des investisseurs déclarent être globalement profitables en tant que traders de memecoins, soit un taux 56 fois supérieur au fameux “1% qui gagne”. Dans cet article, on va décortiquer ce que révèle vraiment ce sondage : qui gagne de l’argent, dans quelles conditions, avec quelles motivations, et ce que cela implique pour ta propre façon d’aborder les memecoins si tu refuses à la fois la naïveté et le catastrophisme.​

Plus de la moitié des investisseurs en vert, mais pas n’importe lesquels

Premier chiffre qui fait lever un sourcil (les dinos ont des sourcils mkay ?) : 81,73% des investisseurs interrogés ont déjà acheté au moins un memecoin. Parmi eux, 56% affirment être globalement en profit sur leurs activités de trading de memecoins, ce qui contredit frontalement l’idée que ce terrain serait intégralement réservé aux sacrifiés du bull market. On reste sur des déclarations auto‑rapportées (donc teintées de biais potentiels), mais l’ordre de grandeur suffit à démonter le storytelling du “quasi 0% de gagnants”.​

Là où l’étude devient vraiment intéressante, c’est dans la distinction entre “investisseurs sérieux” et “joueurs”. Les premiers considèrent les memecoins comme une opportunité d’investissement à part entière, avec recherche, stratégie, gestion de risque ; les seconds les abordent avant tout comme du divertissement ou du gambling. Résultat : 74,47% des serious investors se disent profitables… contre seulement 21% des players. Autrement dit, ce n’est pas le memecoin en lui‑même qui condamne, c’est l’attitude : plus tu traites ça comme un casino, plus tu t’approches mathématiquement du rôle d'exit liquidity pour les autres.​

Motivation : la curiosité bat les influenceurs, et de loin

L’étude s’attarde aussi sur les raisons qui poussent les gens à cliquer sur le bouton “buy”. Le plus gros groupe (44%) investit pour des “quick profits”, l’éternelle quête du x10 express ; 24,7% se positionnent pour des raisons expérimentales (“je teste ce marché pour voir comment il se comporte”), 15% jouent pour le côté fun, 11% sont attirés par les faibles barrières à l’entrée, et à peine 6% suivent les célébrités et influenceurs. Ce dernier chiffre est déjà en soi un bon rappel : le mythe du marché totalement piloté par des têtes d’affiche ne colle pas à la réalité de cet échantillon.​

Mais le plus savoureux, ce sont les taux de succès associés à chaque motivation. Les investisseurs “expérimentaux” affichent le meilleur score : 75,8% de réussite. Juste derrière, ceux attirés par la faible barrière d'entrée culminent à 74,2%, et même ceux qui jouent surtout pour le fun s’en sortent honorablement avec 61,8% de taux de profit déclarés. À l’inverse, les chasseurs de “quick profit” plafonnent à 41,5%, tandis que les adeptes des signaux de célébrités ferment la marche avec 35%. En clair : plus ta démarche est curieuse, structurée ou orientée apprentissage, plus tes chances de finir en vert augmentent ; plus tu suis le bruit social et les promesses de multiplicateurs magiques, plus tu joues à la roulette.​

Style de trading : day trader, swing trader… même combat

Autre idée reçue mise à plat : “il faut absolument être day trader hyper agressif pour s’en sortir”. Dans le panel, 36,5% des traders de memecoins se définissent comme day traders, et 22,4% comme swing traders, soit près de 59% qui pratiquent des stratégies actives sur des horizons courts. De l'autre côté on a les holders (1 an et +) et ceux qui tradent en fonction du narratif du moment. Pourtant, les taux de profit ne varient pas énormément d’un style à l’autre : en moyenne, toutes méthodes confondues, on tourne autour de 55% de traders déclarant être en positif (entre 58% et 54,6% pour être précis).​

Trader de memecoins étude

Ce qui ressort de l’analyse, ce n’est donc pas un “style gagnant” universel, mais plutôt le fait que la discipline et la stratégie comptent davantage que le simple choix entre day trading et swing trading. Que tu scalpes du pump intraday ou que tu joues des cycles plus longs, les chiffres suggèrent que c’est ta préparation – filtre des projets, gestion de la taille de position, timing d’entrée et de sortie – qui fait la différence, bien plus que le tempo de tes trades.​

Impact des memecoins sur le marché : le net positif surprise

On pourrait croire que, pour la majorité des investisseurs, les memecoins ne sont qu’un cancer du marché, bonne à distordre les prix et à ruiner la crédibilité de la crypto auprès du grand public. Pourtant, 78,8% des répondants identifient des effets positifs dominants, comme l’attraction de nouveaux investisseurs, l’engagement communautaire et la création de liquidité. Seuls 21,2% mettent en avant les aspects négatifs (distorsions, image brouillée).​

Là encore, l’étude ne dit pas que tout est rose ; elle montre simplement que, du point de vue de cette population, les memecoins jouent un rôle d’accélérateur : onboard de nouveaux venus, dynamisation de la demande, opportunités de PnL pour ceux qui savent surfer. Le constat rejoint une réalité de terrain : les cycles memecoin servent souvent de porte d’entrée, puis une partie des gains migre vers d’autres segments (DeFi, L1, NFT, etc.).​

Méthodologie : un instantané solide, pas une loi universelle gravée dans le marbre

Pour remettre tout ça en perspective, l’étude repose sur un panel de 1 000 traders de memecoins, sélectionnés via échantillonnage stratifié pour refléter des profils variés en termes de démographie et d’expérience. Les données proviennent d’un mélange de questions quantitatives (pour les pourcentages, PnL déclarés, styles de trading) et qualitatives (motifs, perception du marché). Ce n’est pas un recensement exhaustif de tous les degen du globe, mais un instantané structuré d’une communauté active, suffisant pour challenger les discours trop simplistes.​

En résumé, l’article de ChainPlay ne vend pas un conte de fées où tout le monde gagne sur les memecoins ; il démontre plutôt que, contrairement au cliché du “1% de winners”, plus de la moitié des investisseurs interrogés déclarent être en profit, avec un écart massif entre ceux qui traitent ça comme un investissement sérieux et ceux qui jouent au casino. Il rappelle aussi que les meilleures performances viennent des approches curieuses, méthodiques et stratégiques, alors que le suivit des stars de Twitter reste une excellente façon de financer les gains des autres.​