MegaETH se positionne comme une solution particulière dans le domaine des blockchains, visant à résoudre les problèmes de scalabilité et de performance qui entravent actuellement l’adoption massive des applications décentralisées sur Ethereum. Fondé par une équipe d’ingénieurs et de chercheurs passionnés, le projet a récemment levé 20 millions de dollars lors d’un tour de table mené par Dragonfly Capital, avec la participation de figures emblématiques de l’industrie comme Vitalik Buterin et Joseph Lubin.
L’objectif principal de MegaETH est de créer la première « blockchain en temps réel », capable de traiter jusqu’à 100 000 transactions par seconde sur Ethereum avec une latence de l’ordre de la milliseconde. Cette performance impressionnante est rendue possible grâce à deux innovations majeures :
1. Une architecture blockchain hétérogène
2. Un environnement d’exécution EVM hyperoptimisé
Le besoin d’une nouvelle solution Layer 2
Ces innovations sont cruciales dans un contexte où les solutions existantes peinent à répondre aux besoins croissants des utilisateurs. Selon L2beat, il existe actuellement plus de 100 solutions de Layer 2, mais aucune n’atteint l’efficacité des serveurs Web2 modernes. Par exemple, opBNB, l’une des solutions les plus performantes ne peut traiter que 650 échanges Uniswap par seconde, soit environ 3700 TPS, loin des millions de TPS possibles sur les serveurs Web2 classiques.
De plus, MegaETH vise à réduire considérablement le temps de bloc. Alors qu’Arbitrum, l’une des solutions Layer 2 les plus rapides, a un temps de bloc de 0,25 seconde, MegaETH ambitionne d’atteindre des temps de bloc entre 10 et 100 millisecondes, ouvrant la voie à de véritables applications décentralisées en temps réel.
L’architecture de MegaETH
Le fonctionnement de MegaETH repose sur une collaboration étroite entre ses différents types de nœuds :
1. Les séquenceurs qui exécutent les transactions et les soumettent à EigenDA. Ceux-ci vont stocker les données en RAM plutôt que sur un SSD, ce qui accélère le processus.
2. Les « validateurs » (nommés provers) récupèrent les blocs auprès des séquenceurs, les vérifient et publient les preuves.
3. Les nœuds de réplique appliquent les changements d’état basés sur les séquenceurs et valident les blocs en fonction du réseau de provers.
4. Les nœuds complets reçoivent les transactions des séquenceurs et valident chaque transaction de manière indépendante.
Cette architecture permet à MegaETH de combiner haute performance et sécurité, en s’appuyant sur la robustesse du réseau Ethereum tout en offrant des capacités de traitement largement supérieures. Contrairement aux autres layers 2 le projet joue aussi sur le fait que les smart-contracts sont directement compilés en code machine plutôt que d’être lu et interprété ligne par ligne comme c’est le cas habituellement.
Engagement communautaire et perspectives d’avenir
L’équipe de MegaLabs (fondé en 2023) ne se contente pas de développer la technologie ; elle s’engage activement auprès de la communauté des développeurs. Le lancement du testnet public est prévu pour le début de l’automne, offrant aux développeurs l’opportunité de créer des applications jusqu’alors impossibles dans l’industrie. De plus, MegaLabs a lancé le programme MegaMafia, visant à soutenir les fondateurs explorant les frontières des applications décentralisées.
En conclusion, MegaETH représente une avancée potentiellement majeure dans le domaine des blockchains, promettant de combler le fossé de performance entre les applications Web2 et Web3. Si le projet réussit à concrétiser sa vision, il pourrait bien révolutionner l’écosystème Ethereum et ouvrir la voie à une nouvelle génération d’applications décentralisées performantes et réactives.
Comme le dit si bien l’équipe : « Let’s M(ake) E(thereum) G(great) A(gain) ».