Cryptozilla » Blockchain Cosmos » Oko Wallet : le pont discret entre Web2 et Web3 que les dApps attendaient

Oko Wallet : le pont discret entre Web2 et Web3 que les dApps attendaient

Share

L'écosystème Web3 perd encore trop de gens au moment du “crée ton wallet et note ta seed”. C'est un fait. Oko arrive avec une promesse simple : offrir une vraie auto‑garde crypto, mais avec une expérience de connexion aussi fluide qu’un login Google. Pas d’extension à installer, pas de phrase de récupération à gérer, pas de création de comptes isolés par application : Oko se branche directement dans les applications web ou mobiles et fournit un portefeuille embarqué, multichaîne, interopérable et sécurisé par multi‑party computation. Dans cet article, il sera question de la philosophie d’Oko, de son architecture MPC sans point de défaillance unique, puis des bénéfices très concrets pour les développeurs de dApps qui veulent maximiser les conversions sans trahir l’esprit Web3.​

Oko, ou comment supprimer le mur de l’onboarding sans sacrifier l’auto‑garde

Le constat de départ est simple : la plupart des nouveaux venus abandonnent quand on leur demande de gérer une seed, d’installer une extension ou de comprendre la différence entre EVM et Cosmos. L’équipe derrière Keplr, habituée aux wallets non‑custodial multi‑chaînes, a donc conçu Oko comme une couche d’onboarding universelle qui garde l’ADN Web3 (les utilisateurs gardent la vraie propriété de leurs actifs) tout en reprenant les réflexes de Web2 (login e‑mail, social, etc). Contrairement à beaucoup de solutions de portefeuilles intégrés qui cloisonnent les utilisateurs par application et recréent un modèle de compte “façon plateforme”, Oko propose un wallet global : une même adresse peut être utilisée dans plusieurs dApps d’un écosystème, sans recréer un nouveau wallet à chaque fois.​

Cette approche permet de conserver l’un des avantages clefs du Web3, à savoir la portabilité de l’identité et des actifs, tout en supprimant le plus gros frein d’adoption : la gestion manuelle des clés privées. Les utilisateurs se connectent avec un simple flux OAuth (aujourd’hui Google, d’autres méthodes pouvant être ajoutées) et se retrouvent avec un wallet opérationnel. Ce dernier est capable d’interagir avec des dApps Ethereum/EVM ou Cosmos, sans jamais voir une seed ni toucher à un fichier de sauvegarde. Pour les développeurs, ce gain de simplicité se traduit immédiatement en moins de frictions dans le funnel d’inscription, donc en meilleurs taux de conversion et de rétention.​

Une architecture MPC sans “clé unique” et sans point de rupture

Sous le capot, Oko ne fonctionne pas comme un simple wallet custodial : la sécurité repose sur une architecture de type 2‑of‑2 multi‑party computation. Concrètement, la clé privée de l’utilisateur n’existe jamais en un seul morceau ; elle est découpée en parts cryptographiques distinctes, distribuées sur plusieurs acteurs, si bien qu’aucun d’entre eux ne peut, seul, reconstruire la clé ou bouger des fonds. Les signatures sont produites de manière distribuée, via un protocole MPC, et la “master key” n’est jamais recomposée en clair, ni dans la mémoire d’un serveur, ni sur le device de l’utilisateur.​

De plus, Oko s’appuie sur une coordination par un ensemble de validateurs pour autoriser l’usage de la clé, ce qui supprime le fameux “single point of failure” qui hante la plupart des solutions custodial classiques. En cas de compromission d’un serveur ou d’un acteur isolé, il ne peut pas, à lui seul, vider les comptes : il n’a qu’une part du puzzle. Pour les projets qui intègrent Oko officiellement, l’équipe Keplr opère des nœuds de key‑share en production, apportant une couche supplémentaire de robustesse et réduisant la charge opérationnelle d’exécuter soi‑même toute l’infrastructure de MPC.​

Cette architecture est pensée pour rester compatible avec le tooling existant : les signatures générées restent standard ECDSA, ce qui permet à Oko d’être accepté sans adaptation lourde par l’écosystème Ethereum / EVM et par les blockchains Cosmos compatibles. Les dApps reçoivent des transactions signées “comme d’habitude”, ce qui évite d’avoir à réinventer la roue côté backend ou contrats intelligents.​

Un seul wallet, plusieurs chaînes, et une UX pensée pour les dApps

Oko ne s’arrête pas à la sécurisation des clés : toute la couche d’intégration est optimisée pour que les développeurs puissent l’ajouter en remplacement là où ils utiliseraient traditionnellement un connecteur de wallet type EIP‑1193. Côté EVM, Oko expose un provider compatible EIP‑1193, avec support natif des méthodes classiques personal_sign, eth_signTypedData_v4 et eth_sendTransaction, ainsi que la gestion du chain switching pour naviguer entre réseaux. Pour le monde Cosmos, Oko parle le langage du terrain : compatibilité CosmJS, support des signatures Amino et Direct, intégration avec les registres de chaînes et support d’IBC pour les opérations inter‑chaînes.​

Interface OKO Wallet

Le SDK, léger et orienté front‑end, est conçu pour une intégration rapide dans des apps React, web ou mobiles : initialisation du wallet, gestion de session OAuth, récupération du provider EVM ou du signer Cosmos ... Tout est documenté pour que l’on puisse passer de “pas de wallet” à “wallet embarqué fonctionnel” en quelques minutes. Les guides d’intégration, templates Next.js et exemples d’usage détaillent le cycle complet, du premier login jusqu’à la signature d’une transaction on‑chain. Pour les équipes qui veulent aller plus loin, la documentation d’architecture explique comment se déroule la vie d’une clé dans le système, depuis sa génération distribuée jusqu’aux seuils de signature, afin de rassurer les profils les plus pointilleux sur la sécurité.​

Au niveau de l’expérience utilisateur, l’absence d’extension ou d’application dédiée change radicalement la donne : le wallet est directement intégré à l’interface de la dApp, accessible sur desktop comme sur mobile, dans n’importe quel navigateur moderne. L’utilisateur retrouve le même wallet à travers toutes les dApps d’un même écosystème Oko, ce qui simplifie la gestion de son portefeuille et évite la multiplication de comptes “fantômes” qui finissent oubliés.​

Open source, auto‑hébergement et intégration officielle

Autre point important : Oko est entièrement open source et peut être auto‑hébergé par les équipes qui souhaitent conserver un contrôle maximal sur leurs dépendances. Le code est distribué sous licence Apache 2.0, ce qui laisse une grande liberté d’adaptation, à condition de respecter les conditions de la licence, notamment en matière de branding et d’attribution. Une équipe qui choisit l’auto‑hébergement devra, par exemple, retirer les éléments de marque Oko quand c’est nécessaire, et aligner son usage du SDK sur les termes de la licence.​

En parallèle, une intégration officielle avec l’équipe Oko offre plusieurs avantages pratiques : accès aux nœuds de key‑share opérés par Oko, réduction des coûts opérationnels liés à la gestion de l’infrastructure MPC, et mise à disposition d’un dashboard unifié pour les utilisateurs finaux. Ce tableau de bord permet aux utilisateurs de visualiser leurs actifs, les adresses sur chaque chaîne supportée, ainsi que les dApps connectées, ce qui renforce la transparence et la confiance dans l’écosystème global. Le processus de partenariat est simple : formulaire d’intégration, attribution de clés API, enregistrement de l’application et accompagnement jusqu’à la mise en production.​

En combinant open source, flexibilité de déploiement, sécurité MPC sans clé unique et expérience de login ultra familière pour l’utilisateur final, Oko Wallet se positionne comme une brique idéale pour les dApps qui veulent vraiment concilier UX Web2 et souveraineté Web3. Au lieu de rajouter une couche de complexité à l’entrée, ce wallet embarqué abaisse le seuil d’accès tout en respectant le principe cardinal de l’écosystème : “not your keys, not your coins” – mais sans obliger chaque nouvel utilisateur à devenir expert en sauvegarde de seed phrases.​