Vous connaissez tous Google Maps. L’idée de Hivemapper c’est de mettre un coup de pied dans ce marché, estimé à 300 milliards de $, et de proposer un équivalent décentralisé (sur la blockchain Solana) qui soit mis à jour beaucoup plus régulièrement que le projet de Google.
Pour ce dernier point, la solution est assez simple. Pour avoir des itinéraires toujours actualisés, quoi de mieux que de pouvoir faire des updates plusieurs fois par mois ? C’est l’un des paris pris par la solution, qu’il n’y a pas mieux que les habitués d’un trajet pour tenir ce tracé à jour. Pour cela Hivemapper vend une dashcam (2 modèles, 550$ celui de base) qui s’installe très simplement (extérieur ou intérieur) et qui va fournir les données lors de vos sorties (avec une qualité supérieure aux voitures Google selon eux).
Hivemapper Dashcam
Les images sont enregistrées en 4K, entre 10 et 30 FPS seconde, et stockées sur une clé mémoire de 128 Gb. Cela devrait permettre de stocker jusqu’à 30 heures de conduite. Et vous pouvez orienter la caméra pour filmer différents angles : de face (classique), vers l’arrière ou vers les côtés (pour mieux filmer les façades, numéros de rue, etc.). Le second modèle est similaire, mais prend moins de place (650$). Les 2 disposent de toute la connectique nécessaire (prise allume-cigare, câble et clé USB, ventouse …) et d’une application mobile (iOS, Android) qui vous permet de voir vos déplacements, vos récompenses …
Vous l’avez compris, étant donné que le projet repose sur une blockchain il y a présence d’un token. Pour chaque zone que vous « injectez » dans le système, vous recevrez des tokens HONEY. Vous gagnez plus si vous filmez des routes qui ne sont pas encore dans la base de données ou pas mise à jour depuis un certain temps. Le token dispose d’un système de burn.
Lorsque vous activez votre profil, vous n’êtes identifiable que via un nom d’utilisateur anonyme. Votre localisation n’est jamais partagée publiquement, les visages et plaques d’immatriculation sont floutés, le code de la dashcam est public et peut être audité, etc. Beaucoup de choses devraient d’ailleurs être rendues open source courant de l’année (firmware, plan hardware, API …).
État du réseau
À l’instar de certains Move-2-Earn vous avez donc un investissement de départ pour ensuite générer d’éventuels gains. Au niveau des chiffres il y aura bientôt 10 000 contributeurs. A eux seuls ils ont filmé plus de 505 000 km de routes différentes. Principalement aux USA, en Corée du Sud et dans quelques pays d’Europe, mais assez peu en France. Par exemple seulement 2% de Paris a été mappé. Un explorer permet de suivre l’évolution du réseau en temps réel. Une API permet également de construire d’autres services à partir des informations récoltées.
À noter aussi que l’application ne va pas filmer en continu à chaque instant. Si vous passez pas une route qui est déjà en stock et à jour depuis peu, elle ne sera pas enregistrée. Ils mettent à jour 1 à 2 fois par mois en moyenne. Par contre rien ne vous interdit de filmer un coup en vue avant classique, puis en vue latérale, etc.
Selon le projet, la raison principale pour laquelle Maps n’a que peu de concurrence c’est que tenir une carte à l’échelle mondiale coûte beaucoup d’argent. Et qu’il est difficile de la mettre à jour très régulièrement. La flotte de voitures à disposition (même de Google) n’étant pas illimitée. En créant un réseau de dizaines de milliers de véhicules qui mettront la carte à jour en continu, la fiabilité et la précision des données seront décuplées. Sans devoir faire rouler des Google Cars uniquement pour cela puisque les automobilistes auraient de toute manière utilisé leur véhicule.
L’équipe
L’équipe compte dans ses rangs des profils ayant travaillé auparavant chez Yahoo Maps, Mapbox, BitTorrent, Ticketmaster, etc. Hivemapper possède aussi plusieurs partenaires sérieux. Comme le créateur de la crypto Helium (spécialisée en IoT), les co-fondateurs de Solana et les anciens CEO de Zillow et Tinder. Les investisseurs comptent des noms comme Multicoin Capital, Spark Capital ou encore Solana Ventures.
Le tout est de savoir si les gains suffiront à motiver les gens à installer le système, qui a un coût non négligeable.
