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Le Restaking c’est quoi ?

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Le terme restaking est en train de prendre de plus en plus d’ampleur dans le milieu de la crypto depuis quelques mois. Mais qu’est ce que c’est exactement et à quoi cela peut-il servir ? C’est ce que nous allons voir de manière simple.

Comme vous le savez, les blockchains sont sécurisées selon différents mécanismes de consensus. Les plus connus étant la Preuve de Travail (Proof-of-Work) et la Preuve d’Enjeu (Proof-of-Stake). Dans ce dernier cas, les tokens d’une crypto sont délégués à des validateurs qui vont les utiliser pour sécuriser le réseau. On appelle cette solution le staking. Plus le nombre de validateurs est élevé, plus le nombre de tokens en staking est grand … et plus le réseau est sécurisé.

Seulement voilà, le problème (si on peut l’appeler ainsi) est que du coup les tokens en question sont immobilisés. Vous les mettez en staking, vous générez un pourcentage en récompense pour votre geste et ensuite … bein pas grand-chose. Éventuellement cela vous permet de récupérer des airdrops (gain d’autres tokens du même réseau, j’en reparlerai un jour), mais c’est tout.

Comprendre le restaking

Le restaking est une nouvelle possibilité offerte sur ce type de blockchain Proof-of-Stake. Et comme son nom l’indique, il s’agit de faire du re-staking, une sorte de double staking. En gros, cela va permettre à une blockchain de se sécuriser en utilisant les tokens servant à sécuriser la blockchain initiale. Vous avez suivi ?

source : Eigenlayer whitepaper

Prenons l’exemple le plus connu : EigenLayer sur Ethereum. En utilisant le service vous allez non seulement gagner vos récompenses classiques pour sécuriser le réseau Ethereum, mais également un second gain par le fait de sécuriser EigenLayer (sous forme de points actuellement car le token n’existe pas encore). Le tout avec un seul et même token (vos $ETH). Attention tout de même que, en contrepartie, vous doublez aussi les risques (slashing …).

Plusieurs projets sont déjà actifs dans le domaine : EigenLayer, Ether.fi, Renzo Protocol, Restake Finance, Kelp DAO, Puffer Finance ou encore Pendle Finance. Et comme si ce n’était déjà pas assez compliqué, les protocoles peuvent s’imbriquer les uns aux autres. Tout n’est pas encore concrétisé, mais vos $ETH pourront par exemple faire du staking sur EtherFi pour récupérer du eETH (le token liquide) qui pourra à son tour être staké sur Eigenlayer et/ou déposé dans une pool sur Pendle. Ce qui permettrait de générer non seulement les 3-4% annuel de base sur ETH, mais aussi des points de loyautés sur EigenLayer et sur EtherFi, plus les gains de la pool sur Pendle + un bonus de restaking. Cela semble assez fou.

Un des projets dont je vous reparlerai sans doute bientôt est Picasso. Similaire à Eigenlayer, mais sur le réseau Solana. Il faut donc s’attendre à voir apparaître le restaking sur de nombreux réseaux proof-of-stake comme la BNB chain, Cosmos, Near Protocol, Sui ou encore Avalanche.

Restaking natif et liquide

Il existe principalement 2 types de restaking : natif (pour les validateurs) et liquide (pour les particuliers).

Merge Mining VS Restaking

Dans le cas du natif, les validateurs ETH doivent faire tourner des logiciels et des noeuds supplémentaires afin de pouvoir activer le module de restaking, ainsi qu’accepter le smart contract du nouveau protocole. En ce qui concerne le restaking liquide, le particulier aura donc son token en staking sur le réseau principal (Ethereum), qui lui permet de récupérer un token de staking liquide (LST) qui est à son tour délégué au protocole de restaking.

C’est un système ou quasi tout le monde y trouve son compte. Ceux qui font du staking parce que les récompenses sont améliorées, les validateurs qui peuvent augmenter leurs gains en étant présents sur plusieurs réseaux et les nouveaux protocoles qui n’ont pas à se prendre la tête avec une infrastructure complète à mettre en place.

Conclusion

Gardez à l’esprit qu’il s’agit d’une toute nouvelle avancée technologique dans le monde des blockchains. Il y a encore un tas de questions à se poser et de réponses à trouver. Que se passe-t-il si la blockchain sur laquelle repose le restaking effectue un fork ? De combien est augmentée la prise de risque ? Quels effets potentiels sur la blockchain initiale ? Comme souvent l’expérience nous dira ce qu’il en est.

Bref nous n’en sommes qu’aux prémices de cette nouvelle fonctionnalité. Cela va, à coup sûr, pas mal bouger dans les prochaines années. Alors, possibilité vouée à l’échec ou futur incontournable du monde de la crypto ? L’avenir nous le dira. Peut-être.